Voilà quelques semaines qu’Edward avait été obligé à quitter les siens. Des semaines d’errance, de haine à l’encontre des Volturis, de manque de sa femme et de sa fille, sans oublier les membres de sa famille. Tous lui manquaient, terriblement. La douceur d’Esmée, l’humour d’Emmett, l’ambiguïté de Jasper, l’entêtement de Rosalie, la raison de Carlisle, l’amour de Bella, le rire de Nessie. C’était une torture que d’être ici, il n’arrivait pas à être lui-même. Nourrissant une haine de Caius chaque jour durant. L’entrainement était un calvaire, une souffrance au quotidien. Son corps en était marqué, des cicatrices par dizaine, son esprit aussi. L’obligation de se nourrir d’humain le faisait se haïr qu’un peu plus, mais il n’avait pas le choix. Il devait se plier aux ordres pour faciliter la vie d’Alice et de sa famille, et dieu qu’il n’aimait pas être privé de liberté. Il avait toujours aimé le libre arbitre de Carlisle à son encontre, bien plus qu’un créateur, il était son père à ses yeux. Et il le regrettait énormément. Cette nuit-là, Edward avait le cœur lourd, il avait besoin de savoir ce que devenait les siens. Alors il bafouait les règles de Caius, qu’importent les conséquences, et se rendait dans une cabine téléphonique pour joindre Carlisle. Un appel bref, juste pour lui donner un rendez-vous, bien loin de Volterra. A la première intonation, il fit un bref résumé à son père dans une autre langue pour qu’aucun garde ne comprenne ses mots.

« - Carlisle, c’est Edward. J’te donne rendez-vous à l’amphithéâtre de Vérone dans dix minutes, je dois te parler c’est urgent. »

A peine raccroché, Edward se mit à courir à vive allure pour semer la garde, et ainsi rejoindre son père dans la ville de Roméo et Juliette. Il ne mit pas beaucoup de temps à rejoindre l’endroit souhaité, cependant il n’avait pas eu le choix que de faire un détour semer ses poursuivants. Plus rapide que n’importe qui, il avait réussi son but, et avait atteint sa destination. Il avait tellement hâte de voir son père, que lorsqu’il sentit son odeur, il le prit dans ses bras. Le bonheur de l’âme à l’état le plus pur qu’il soit.

« - Carlisle. »

Il avait dit ça comme un soulagement, s’était reculé et le regardait, un grand sourire aux lèvres. Face à lui, il n’était qu’Edward, pas un vulgaire pion. Puis la honte l’emplissait, car il se souvenait du rouge de ses yeux, de la cape de la garde qu’il portait, des armoiries autour de son cou. Signe qu’il n’était plus de sa famille. Alors il retirait tout et les jetaient au sol. Ici, il ne serait qu’Edward Cullen, et personne d’autre.

« - Désolé de te faire subir ses horreurs, je n’y ai pas pensé en partant de Volterra. »

Il n’osait plus vraiment regarder Carlisle dans les yeux, la honte bien trop présente.

« - J’avais bien trop besoin de te voir Carlisle, c’est dur sans vous là-bas. Comment va la famille ? Épargne-moi aucun détail, j’ai besoin de savoir. »

( Pando )