Beaucoup de choses avaient changé. Trop à mon sens. Je n'étais plus dans mon élément, dans le contrôle de mon environnement. Tout m'échappait et je me trouvais misérable. Renesmée était partit il y a maintenant plusieurs semaines, dans un pays qui m'était des plus inconnus, du climat à sa population en passant par son histoire. Je n'étais pas très curieux de ce qu'il se passait en dehors de ma patrie, les Quileute. En réalité, je me sentais à l'aise même, d'être autant ignorant. Seulement maintenant, je devais à mon tour quitter cette terre, démunir les miens de ma présence de leader pour retrouver la personne qui était si chère à mon cœur, à mes yeux.

J'aimais Renesmée et ce plus que tout au monde. Ce n'était même pas de l'amour à proprement parlé, c'était quelque chose d'inexplicable voir d'inconcevable si on ne le vivait pas. Elle coulait dans mes veines, elle faisait battre mes tempes sous les pulsions les plus primitives que je pouvais parfois ressentir, elle éveillait en moi des instincts que je me soupçonnais même pas.
Depuis l'imprégnation, je la voulais. Pas simplement comme un homme désire une femme mais comme une âme appelle sa soeur, dans le but de ne faire plus qu'un. Nous n'étions jamais aussi bien et satisfaits que lorsque nous étions ensemble. Cette forêt nous avait accueillit tant de fois dans des échanges prudes que je souhaitais sains, du moins pour elle. Pour ma part, je restais celui que j'étais et bien que je me rendis compte que sa simple présence ne me suffisait plus, je m'accommodais tant bien que mal, attendant alors qu'elle initie les premiers pas vers moi. Je restais impatient, je la taquinais, mais je la protégeais de tout le monde, même de moi.

Ainsi, sous ce tumulte d'émotions que j'arrivais parfois difficilement à contrôler, je me rendis compte que je n'avais plus vraiment le choix : il fallait que je parte. Cela m'irritais de la savoir loin de moi et, pourtant, je ne pouvais plus vivre. Je dormais mal, j'étais sur les nerfs, je mangeais peu... Et me connaissant c'était aux antipodes de ma façon d'être. Mon père était inquiet mais il comprenait. Il comprenait que pour le bien de tous, je devais vivre ma vie. Nous espérions tous un retour rapide. Pour ma part, après tout ce que m'avait raconté Nessie, je doutais clairement rentrer de si tôt. Billy commençait à se faire vieux et il n'avait pas le même don que moi. Je ne souhaitais pas partir pour tout un tas de raisons, mais il n'était plus une question de volonté.

Bien que nous communiquions aussi souvent que possible, les quasiment deux mois que je passai loin d'elle étaient déchirants. Lorsque je du prendre l'avion pour traverser la moitié du globe, j'étais à la fois excité et apeuré. J'avais remis la gestion de la meute entre les mains du Bêta, sans grande conviction. Idem, les Cullen n'étant plus sur le sol Américain, le traité était mis en suspend. Tous les vampires -hors Cullen et Denali- se pointant dans le comté, seraient fléchés à vue ou quasiment. Il était dorénavant question de survie, pour tous. Ainsi, les laisser à leur propre sort ne m'enchantait guère.

Il fallut plusieurs heures de vol, d'attente et d'escale avant que je n'arrive à Vérone, l'aéroport de Villafranca. La langue italienne m'étant totalement inconnue et n'ayant pas eu l'éternité devant moi pour l'apprendre, je me retrouvais plonger dans une culture dont j'ignorai tous les aspects. Le soleil dans le coin était assez présent et je m'étonnais que les Volturri aient choisi de rester dans un pays tel que l'Italie.

Je n'avais pas beaucoup d'affaires, un simple sac de sport sur l'épaule, malgré tout assez massif, qui accueillit d'ailleurs rapidement mon blouson. En effet, le climat était loin d'être la brise fraîche et constante de Forks. Ici, les vingt-cinq degrés étaient courant, ce qui failli m'étouffer instantanément. Je me contentais alors de mon débardeur, mon jean et mes éternels baskets noirs.

Maintenant que j'étais là, enfin revenu sur la terre ferme, mon cœur s'emballa immédiatement en réalisant qui m'attendait de l'autre côté des portes. Elle avait pu venir me chercher, seule, se mêlant à la foule des transports en commun. Nous nous étions tenu au courant tout le long pour savoir quand l'un arrivait et quand l'autre partait. L'attente était insupportable. J'avais la gorge sèche et les mains moites. Et pourtant, comme une saveur longtemps attendue, je pris mon temps pour me rendre dans le hall des arrivés. De faire ce pas qui me révèlerait à elle. Car je savais que dès que je la verrai, je ne pourrai pas m'en détacher. Plus jamais.

Lorsque mon pied foula le sol commun de l'endroit où nous nous trouvions, mes yeux commencèrent à la chercher. A scruter la salle pour tomber sur sa petite tête brune. Elle était magnifique, autant que celle dont je rêvais, si ce n'était plus car elle, elle était réelle. A cet instant alors, je me stoppai. Je n'avais ni nom, ni peuple, ni race. Seule Elle comptait. La foule qui passait entre nous était tant transparente que je ne la voyais pas.
Renesmée.
Lorsque je vis son sourire, que je l'étreignis contre moi et que je me retins de l'embrasser, son odeur m'envahit. Elle m'avait tellement manqué...

Nessie... Ca fait du bien de te voir...

Même si elle le savait déjà, je ne pu m'empêcher de le lui dire.

Je suis désolé, j'ai passé presque une journée et une nuit dans l'avion, je ne dois pas être de première fraîcheur.

Mon sourire qui ne me quittait pas, revint instantanément, alors que ma main serrait la sienne. Nos yeux se cherchaient, se trouvaient et communiquaient sans même que nous ouvrions la bouche. C'était un peu notre pouvoir, de pouvoir se dire beaucoup en de simples regards. Alors rapidement, nous nous mîmes d'accord pour quitter cet endroit.

Alice a tout fait pour me trouver un endroit en ville, sans s'attirer plus d'ennuie. Je crois que c'est en centre-ville et sans ascenceur...

Je sortis mon téléphone de ma poche, montrant l'endroit à ma belle. Peut être qu'elle savait à peu près nous situer ? Sinon, je faisais entièrement confiance à mes sens pour me repérer dans ces dédales de rues Veronesi.

Je te suis pour repartir. Je dois acheter des billets je suppose ?

Quel vent de fraîcheur. Même s'il faisait chaud, déjà lourd et que mon corps n'y était pas habitué, je ressentais une grande satisfaction à me tenir près de Nessie. Elle était mon Tout. Importante, vitale, jamais je ne pourrai m'en passer. Mon cœur s'était calmé quand je l'avais serré dans mes bras. Sa joie de vivre emplissait mon âme et enfin, celle-ci se fit complète. Je la sentais vibrer de bonheur. J'avais retrouver ma moitié. Moitié qui était gelée et qui me le disait. Sous mes mains, sa peau se réchauffait, brûlait. Mes bras l'ensevelirent sous leur étreinte amoureuse. Je la voulais. Je la voulais plus que jamais. Elle grandissait, changeait de jour en jour et moi, ça me plaisait de plus en plus.

-Je ferai tout pour te réchauffer Ness'... J'aimerai que nous habitions ensemble...

Mais mon vœux partit en un chuchotement perdu dans le brouhaha de l'aéroport. C'était devenu ma vie et je savais que je devais m'adapter à tout ce que ses parents souhaitaient pour elle. Ils avaient encore une certaine emprise et je ne voulais pas avoir le mauvais rôle en l'arrachant à cette famille aimante et plutôt présente. Ainsi, je tus le reste de mes pensées, préférant m'attarder sur notre complicité.

-Mais il me tarde quand même d'arriver pour me jeter dans la douche.
-Alice fait toujours bien les choses elle a prit un endroit que je pense avoir déjà vu  lors de mes balades pas réellement autorisées d'ailleurs, heureusement que le soleil joue en ma faveur et les coinces la plupart du temps dans notre maison sinon j'aurais le droit à mille et un chaperon !
-Je comprends. Tu dois enfin souffler. D'ailleurs, tu restes avec moi pour jusqu'à demain ou tu dois respecter un couvre-feu ?

Il n'était pas exclu qu'elle doive rentrer. La famille Cullen préférait avec le contrôle, surtout avec ce qui lui était arrivé il y a quelques mois. Malgré tout, je ne pouvais m'empêcher que je pouvais tout autant la surveiller et surtout la protéger, que eux. A plusieurs il y avait plus d'efficacité, mais les Volturi étaient forts et que ce soit eux tous ou juste moi, je savais qu'ils pouvaient aisément nous flouer. Ils l'avaient déjà fait tant de fois... D'un côté cela m'effrayait. Mais je devais lutter et ne pas perdre espoir.
Alors au fond, j'espérai qu'elle reste avec moi.

-Tu as toujours eu le bon feeling pour te pointer au bon moment.

Je ne résistais pas, attrapant sa taille pour l'emmener près de moi. Je voulais la dévorer à l'instant mais je me retins, déposant un simple baiser sur son front. Le bus arriva sur ces entre-faits et Renesmée initia la marche, compostant alors nos tickets respectifs. Pas de place assise, nous fûmes contraint de rester debout contre les barres sous les fenêtres du véhicule.

-En effet, prendre les transports est une nouvelle vie pour nous.

Entre mes pattes de loup ou mes motos et elle ses chauffeurs privés, ici il fallait faire profil bas et ne pas se faire remarquer. Plus on se fondrait dans la population, plus on arriverait à ne plus craindre autant la menace des Volturi et leurs alliés.
Le bus était malmené par les routes mal faites. L'aéroport n'était pas à côté du centre ville et il fallait faire un bout de chemin avant d'arriver à bon port. Nessie était près de moi mais il fallut que quelqu'un manque de s'étaler sur elle pour que je me redresse. Ainsi, j'échangeais nos places doucement. Son dos contre la vitre, moi en face d'elle. Je posais mon sac entre mes jambes, sur le sol, avant d'encadrer son corps de mes bras. Les ondulations de la carlingue ne faisait que nous rapprocher l'un de l'autre, faisant augmenter la température de mon corps. Je ne supportais que très mal sa proximité : il fallait qu'elle soit mienne. Son odeur de miel et de jasmin était délicieuse, son cou dénudé par ses cheveux relevés, laissait apparaître une peau que je voulais marquer de mes lèvres. Nous étions à quelques centimètres l'un de l'autre, je la surplombais aisément. Sa petite tête était adorable, ses grands yeux chaleureux et ils divulguaient tant que nous n'avions même pas besoin de nous parler. Je l'aimais tellement...

Mon geste fut ultime. Si l'une de mes mains continuait de me soutenir, l'autre vint attraper sa taille, son petit corps, le collant contre moi sans force, en la soulevant presque, le tout sans effort. Je fourrai ma tête sur son épaule, dans son cou, me repaissant encore et toujours d'elle.

-Tu m'as tellement manqué. La vie était une torture sans toi... Je ne vivais même plus. Nous avons tant à nous dire...

...tant à échanger.
J'avais peur de la traumatiser. Son corps parlait pour elle, il m'attirait, voulait me faire sombrer dans a tentation. Il était réceptif à ma présence et il me désirait tout autant que je la désirai, mais mentalement elle pouvait être anxieuse, ou même apeurée. Je ne voulais pas de tout ça. Ma bête griffait les parois de ma volonté pour que je cède, mais je ne voulais pas. Alors je ne fis que me reposer sur elle, l'étreignant amoureusement, avant de me détacher. Énormément de sentiment transitaient, passaient entre nous que parfois, cela pouvait en être douloureux. Et pourtant, ça nous rendait heureux à en crever.

Le voyage en bus se passa dans des chuchotements et quelques petits rires discrets. Nous étions si proches et complices que c'était rassurant. Je la retrouvais et plus rien ne comptait. Je continuais de me rapprocher d'elle, dans des instant tantôt de pudeur, tantôt d'envie. Je ne voulais pas la bousculer mais en même temps, mon instinct était coriace. Je devais résister pour ne pas la blesser. J'étais mon pire ennemi et pourtant, j'arrivais, non sans peine, à la préserver. Elle était mon Tout, je ne pouvais décemment lui porter atteinte.
Lorsqu'elle me révéla, avec un sourire d'ange, combien elle aimerait que nous vivions sous le même toit, je ne pu m'empêcher de venir saisir une de ses mains. Par la suite, elle toucha ma joue, me faisant passer un message visuel beaucoup plus intense que je ne pouvais le penser un jour, venant d'elle. J'avais l'intention de répondre à ses attentes, mes yeux nimbés d'une passion sans égale, mais le bus me coupa dans mon élan, s'arrêtant net.

Nous étions en centre-ville, à l'arrêt défini pour se diriger vers mon appartement. Renesmée était joviale, exubérante en un sens et elle n'hésita ni à me répondre, ni même a renchérir sur ce que je lui disais. Je souriais à la plupart de ses dires d'ailleurs.
Fatigué et légèrement courbaturé par la mauvaise position dans l'avion pendant autant de temps, j'étais un peu plus amorphe que d'habitude, moins énergique. J'avais besoin de me doucher, de manger et de dormir.

-On continuera de discuter une fois chez moi. J'ai de plus en plus envie de rentrer.

Alors que nous nous dirigions vers une ruelle autour de la place, je pu admirer la magnificence de cette ville. Son histoire était ancrée dans chacune des pierres constituant le parvis et les bâtiments. C'était une vrai découverte. Moi qui ne sortait jamais de ma forêt j'avais l'impression de m'ouvrir au monde.
En moins de dix minutes nous étions en train de franchir le pas de porte de mon appartement. J'abandonnai alors mon sac près d'un meuble avant de voir que le T2 qu'Alice m'avait réservé était une bulle de rêve dans un endroit censé être mortel de par son soleil et ses Volturi. Situé dans la vieille ville avec tous les meubles à disposition et décoré avec goût. Bien que je n'y connaissais pas grand chose, je me sentais déjà chez moi.

-Enfin !

Je pris quelques minutes pour investir le canapé et ouvrir mon sac, continuant de discuter avec Nessie.

-Même si le lit a deux places, je ne veux pas te séparer de ta famille. Ils s'inquiètent beaucoup pour toi de manière générale alors ici, leur stress doit redoubler. Demain j'irai leur dire bonjour. Ce sera de bonne augure.

Avec toute l'aide donc nous avions besoin et surtout dont ils avaient besoin pour rapatrier Edward et Alice, c'était la moindre des choses.
Je pris quelques affaires propres et des produits de bain dans le but de me décrasser. Comme a mon habitude, sans pudeur, j'avais commencé à enlever mon t-shirt dans la pièce principale, avant de finir de me déshabiller dans la salle de bain. Je ne fermais pas la porte bien que je m'empressai de faire couler l'eau. Le son de la propreté.

-Ceci dit, j'aimerai beaucoup te voir me botter les fesses. Ce serait un grand moment !

Rien qu'à l'imaginer, le sourire ne pouvait rester cacher plus longtemps.
Je tirai le rideau pour éviter d'inonder la salle de bain. La douche ne prit pas très longtemps, un quart d'heure tout au plus, et mon odeur musquée et légèrement lupine revint à la normale. Une chose était sûre, je n'avais pas besoin de beaucoup de vêtements pour me mettre en valeur. Et pour le moment, je n'avais que mon jean sur les hanches pour seul habit. D'une serviette que je frictionnai sur ma tête, je repris place dans le canapé, m'enfonçant dans le dossier moelleux, faisant signe à Nessie de venir s'y asseoir.

-Que tu reste pour un soir ou pour la vie, t'as raison, on sera pas si mal ici.

Sans parler de ma meute, bien évidemment.
Je pris alors sa main, lovant ma joue contre sa paume. J'étais brûlant et elle fraîche. Mais pas comme les buveurs de sang non... Elle était douce, câline, affectueuse et non rude comme une statue.
Je finis par la regarder alors en lui disant doucement, le ton beaucoup plus bas :

-Qu'attendais-tu de moi dans le bus... ?

Je me rapprochai, me tournant légèrement en gardant sa main dans la mienne, celles-ci posées sur ma cuisse. Mon coude était sur le dossier du canapé, et mes yeux dans les siens.

-Tes rêves sont-ils le réel reflet de tes envies ?

Envies si chastes et prudes, comme on pouvait en attendre d'une jeune adolescente qui n'avait jamais connu l'amour, ni les hommes. Moi, cela faisait un moment que mes rêves avaient dépasser le stade du baiser gêné. Ils étaient plus... Intenses. Et je me languissais du moment où on pourrait les mettre en application. En attendant, je me contentais de lui poser les bonnes questions, me tenant proche d'elle si elle souhaitait découvrir, de ses doigts, autre chose que mes mains ou mon visage.

Cette conversation avec Renesmée était importante pour moi, même si je me permis de la couper par une bonne douche chaude. Ainsi, malgré ma bienveillance, cette dernière ne la rassura pas tellement. Nous étions au début de tout, aux balbutiements de notre relation. Si l'on comptait avant, bien sûr, un lien fort s'était créé en dépit de notre volonté. Nous étions imprégnés et déjà bébé, dans mes bras, elle se calmait immédiatement. Elle grandissait, à une vitesse que personne ne pouvait réellement comprendre. Et quand je la voyais aujourd'hui, je me rendais compte qu'en fait, nous n'avions rien construit de solide, de concret. Je la voulais pour moi seul, pour toute la vie, mais il fallait procéder par étapes. Ses étapes. Jusqu'à ce qu'elle se sente à l'aise, que jamais je ne lui inflige la crainte ou le doute. C'était parfois difficile, mais il fallait que j'en passe par là.

Vivre ensemble serait peut être compliqué au début. Elle restait jeune et l'empreinte qu'avait sa famille sur elle était visible à des kilomètres. Je lui avais fait par de mon désir de ne pas vouloir l'arracher à ce cocon mais elle venait de me faire comprendre qu'en réalité, elle n'attendait que ça : s'épanouir. Que je lui fasse découvrir enfin le monde qui nous attendait. Chose qui me ravissait.

-Non, non... Tu me connais, tu le sais. Je ne veux que toi et le plus tôt sera le mieux. Je ne veux simplement pas te bousculer et aller trop vite.

Mais j'avais l'impression que si je n'initiais pas certaines choses, elle n'oserait jamais le faire. Pourtant, Renesmée était pleine de surprises ! Elle réalisait les choses vite et était particulièrement clairvoyante.
J'acquiesçai à ses paroles. Trop de protection tue la protection.

-Je les comprends d'un côté, j'ai aussi cette envie de te protéger. Mais je ne suis pas eux et je ne t'empêcherai pas de vivre, au contraire. Je veux que nous soyons indestructibles tous les deux, ensemble, face aux Volturi.

A dire vrai, ce serait phénoménal de leur mettre leur race à ces ancêtres italiens. Je ne rêvais que du jour où ils passeraient le fil de mes crocs. Mais pour le moment ce n'était pas ma priorité. Je voulais profiter de celle qui emplissait mon esprit et dorénavant ma vie. La complicité qu'il y avait entre nous était précieuse. Je rigolais avec elle avec une pointe de séduction. Enfin, je découvrais ça avec elle.

Nessie savait toucher les points important de mon caractère et, surtout, de mes pensées. En effet, ici, le territoire était inhospitalier à mes yeux.

-Oui... J'ai l'impression que quoi que je fasse, ma vie est à Forks, dans la réserve. J'ai appris à aimer la région et tout ce qui la constitue. Je ferai tout pour toi mais je doute pouvoir être capable de m'éloigner trop longtemps des miens.

Et là, ce n'était pas une question de volonté, mais bien un besoin. Déjà le choix de partir avait été difficile et maintenant, je savais qu'il allait être encore pire de la quitter. Je ne voulais plus me séparer d'elle. Si je rentrais, c'était seulement avec mon imprégnée.

La conversation arriva vers les envies tenaces de la petite brune. Des rêves, des sentiments, une passion, des pulsions... Son coeur commençait à pulser dans sa poitrine, faisant écho au mien. Elle découvrait des envies qui étaient nécessaires pour la survie d'un couple. J'appréciais cela et encore une fois, elle ne manqua pas de me surprendre.

-Plus intime ? Eh bien... Moi qui pensais que tu n'étais encore qu'une enfant, tu viens de me donner tort.

Un petit sourire narquois apparu sur mes lèvres, laissant comprendre à celle qui allait être mienne que cette taquinerie était plus gentillette que réellement méchante. Je ne pouvais être désobligeant avec elle.
Je pris alors sa main dans la mienne, enroulant mes doigts aux siens, avant de la porter à mes lèvres. Ces dernières en embrassèrent la paume puis le poignet, avec douceur et amour.

-C'est toi qui mène la danse Nessie. Montre-moi tout ce que tu veux et je ferai en sorte de ne pas te décevoir. J'ai envie de prendre soin de toi.

Avec elle, c'était naturel. Elle ne me jugeait pas, je n'avais pas besoin de me cacher ni même de paraître quelqu'un que je n'étais pas. Elle s'ouvrait à moi et la moindre des choses était que je lui rende la pareille. Alors je fini de déposer le dernier baiser sur son petit bras avant de me pencher vers elle. Une de mes mains vint agripper sa hanche, marque de possession inconsciente.

-Mes rêves dépassent les tiens et je n'en suis plus au stade de l'envie mais du besoin. Tu m'as manqué et te retrouver me fait énormément de bien.

Je touchais sa joue, nos visage étant bien plus proche. Ses yeux étaient magnifiques, très parlant, et je pouvais lire en elle comme dans un livre ouvert. Ouais... Ouais je l'aimais. Plus que tout en fait. Il était alors naturel pour moi d'apposer le sceau de cet amour sur elle, scellant ses lèvres des miennes. Enfin. Ce contact électrisant, paralysant mon corps, faisant rater un battement à mon cœur. Je me sentais comblé et complet. Elle était là, entre mes bras. Mon loup, ma bête intérieur, me jurait de la posséder sur le champs, mais j'avais promis. Je calmais une fois de plus mes ardeurs, ne me contentant que de ce moment bien plus fort que tout ce que j'avais pu vivre auparavant. Je nous voulais complices et ce, plus que jamais.

Quand nous nous décalâmes pour reprendre notre souffle, nous remettant des émotions inattendues de ce choc, je me rendis compte que j'haletais légèrement. Mais mes yeux plongèrent dans les siens. Je m'imprégnais de son regard, de sa passion tout comme je lui transmettait la mienne.

-Ouais... Ouais j'en avais très envie...

Et pourtant je ne pouvais pas m'empêcher un trait d'humour, comme pour conclure.

Je ne l'avais pas vu depuis longtemps et ressentir à nouveau ses émotions à elle, dans mon propre cœur, était comme une seconde vie pour moi. Toutes, mêmes les plus nerveuses et explosives. Malgré tout, ce qu'elle envoya, se rebellant quelque peu, m'attendrit pour finir par me faire doucement rire. Ni moquerie, ni même un autre sentiment désagréable et désinvolte, juste une surprise. Enfin. Elle avait grandit.

-Ness'... Haha... Je te l'ai dis, si je me retiens autant depuis toutes ces années, ce n'est ni pour moi ni pour toi, c'est pour ta famille. Je ne t'empêcherai pas de vivre et encore moins de tout vivre avec moi.

Je ne pouvais m'empêcher de me rapprocher d'elle, d'être en contact "...et apprendre." Je baissais la tête quelques secondes, réfléchissant à sa réponse. Oui, tout le monde craignait qu'il lui arrive quelque chose car elle était devenu le bijou le plus précieux de tellement de gens... Qu'il nous serait fatal de la perdre. Seulement aujourd'hui, elle était sans défense. Les Volturi l'avaient emmené à Volterra sans forcer, depuis Forks. Certes, ce n'était qu'une monnaie d'échange, un plan vicié mais, au final, Renesmée était livrée à elle-même dans ce genre de moment.
J'en voulais silencieusement au Cullen. Bien que nous ne soyons pas des exemples, nous éduquions les plus jeunes, à la Réserve, pour qu'ils sachent s'en sortir. Ou du moins, tout faire pour essayer de fuir. Renesmée avait du lutter, mais bien en vain. Elle ne faisait pas le poids face à un ou même plusieurs Vampires.

Me sentant aussi bien compris et sachant pertinemment qu'elle ne m'en voulait pas à moi, et pour rien au monde, je ne pu qu'hocher la tête quand elle me berça de mots si doux. Oui, elle ne m'avait pas demander de choisir, c'était moi qui avais fait ce choix. Je ne le regrettais pas, loin de là, mais les aller-retour allaient être fréquents à ce rythme. Je n'espérais qu'une chose : qu'Alice et Edward soient sauf, du moins libres, pour que nous puissions à nouveau rentrer. Peut être, eux, voudraient-ils rester ici ? Mais personnellement, je ne le pouvais pas. Et emmener Renesmée avec moi serait un don du ciel.
L'imprégnation nous ravissait autant qu'il nous blessait, mais nous le vivions intensément. Tous les deux.

Et ce fut cette même imprégnation qui nous menait au point inévitable que le couple venait à franchir ensemble. Ces derniers mois j'avais prit sur moi, lentement, surement. J'essayai de me contenir, de me raisonner. J'avais essayer d'évacuer cette frustration mais en vain. Je n'étais bien qu'avec elle. Et plus le temps avançait, plus l'homme ne faisait qu'un avec la bête. L'imprégnation devenait un fardeau. Je la supportais, la subissais et dès que je voyais Renesmée, j'avais envie de l'enlever pour l'étreindre dans la forêt qui bordait Forks, à l'abris des regards, comme le loup que j'avais toujours été. Mais ces pensées là restaient cloisonnées à ma tête la plupart du temps et je ne me décidai jamais. Car je n'avais l'impression que seul moi était envahit par ces idées, ces désirs. Mais j'étais bien naïf. Tout ce que je ressentais, elle en faisait de même. Son amour pour moi était certain et finalement, ce que j'éprouvais ne pouvait que l'inonder en vague incontrôlable. Si elle faisait ces rêves là, peu chastes, comme elle aimait le dire, c'était de mon fait. Je faisais réagir son corps, ses sens et son âme. Non pas que ça me déplaise, je dirai même que devant quelqu'un comme moi, c'était plutôt normal, mais ce n'était pas n'importe qu'elle fille. Je ne voulais pas la traiter comme ça. Mais attendre ne me suffisait plus. Ce baiser était chargé de tout ce que je n'avais pu faire durant ces quelques mois. Je la voulais elle. Entière.

Son teint rouge, ses yeux embués et son souffle court me firent comprendre que je n'avais pas été le seul à adorer ce contact. Je sentais son cœur battre sous chaque pore de sa peau et elle-même avait légèrement changé. L'ambiance qui s'était formée autour de nous n'avait plus rien à voir avec celle de tout à l'heure.

-Ness'... Viens...

Ma voix était un chuchotement rauque, lourd. Les pulsions qui me mordaient les veines et le bassin m'empêchèrent de m'exprimer clairement. Mes yeux s'étaient légèrement assombri d'une lueur profonde : je la voulais. Et l'océan de sentiments qui frappait contre mon être le transperça pour venir s'écouler dans celui de ma moitié. Un torrent inarrêtable, dont nous étions tous les deux fiévreux. Alors je lui attrapai le bras, une partie de ses hanches et la fit s'asseoir à cheval, sur moi.
Mes mains allèrent chercher sa peau sous ses vêtements, caressant son dos et sa taille. Je n'avais pas eu l'occasion de beaucoup les frôler par le passé, seulement ses mains et encore. Mais maintenant que j'en avais la possibilité, je ne pouvais m'empêcher de pétrir langoureusement ce corps de femme, alors que mes lèvres cherchaient les siennes. Ce ne fut qu'entre deux baisers affamés que je lui murmurai, la voix cassée et rocailleuse d'un plaisir qui venait doucement :

-Tu ne peux pas savoir... J'ai imaginé ce moment des dizaines de fois. T'avoir contre moi, sentir ta peau, ton odeur et les battements de ton cœur... Je ne veux pas que tu aies peur de moi. Je ne te ferai jamais de mal. Tu n'as qu'un mot à dire et je m'arrêterai...

Si je peux. J'étais au bord de l'agonie. J'aimais assez aborder un comportement présomptueux mais ici, aucun faux-semblant. Je lui étais totalement dévoué, corps et âme.

-J'ai besoin de toi Nessie. Jusqu'à la fin de mes jours.

Et rien de tout cela n'était faux. Elle était la source, le fondement de mon existence et sans elle, je n'étais qu'une coquille vide, fade, amère.
J'enlevai mon haut, exhibant ce qui se cachait dessous. J'avais envie de prendre le temps, de voir toutes ses réactions dans ses yeux, son regard.

-Fais-moi confiance et je te ferai découvrir tout mes secrets...

Ma main saisit son poignet.

-Laisse toi faire...

Alors que d'un bras je la tenais par la taille, l'autre guida ses doigts sur mon épaule. Je menais la danse, sans quitter son regard des yeux. Je lui fis silencieusement comprendre que, pour sa part, elle n'avait qu'à se laisser aller, regarder où elle voulait, toucher ce qu'elle voulait, bien que je la guidais pour le moment.
Ce fut dans des gestes lents que je fis descendre le mouvement. Je sentis sa peau de pêche glisser sur ma clavicule, en détailler les contours avant que je ne l'emmène plus bas. Je la laissais prendre le temps de dessiner les contours de mes muscles, des pectoraux aux abdominaux, en passant sur le flanc pour revenir vers le nombril. Un léger sourire venait envahir mes lèvres en voyant son petit visage.

-Tu es sublime.

Je libérai mon emprise sur elle, jouant légèrement avec le bas de son haut.

-Je peux... ?

L'enlever, la mettre a nu... et la dévorer.

Elle était magnifique. Je n'arrêtais pas de me demander comment j'avais fait toutes ces années pour ne pas succomber, pour ne pas l'étreindre et ne jamais la lâcher. Comment j'avais survécu à sa disparition chez les Volturi ?
En réalité, je ne savais rien. Mes sens étaient entrés dans une phase chaotique, s'exacerbant, pour ne plus me laisser tranquille. Au contraire, ils me firent même souffrir. Dès que je la touchais, c'était ma peau qui brûlait, mes yeux qui la dévoraient, ma bouche avide de la sienne...

Elle était liée à moi et se dévouait clairement corps et âme. Elle me donnait tout ce que je désirai et même plus encore. Je n'avais pas à me plaindre. Je l'aimais de tout mon être et son cœur vibrait à l'unisson avec le mien.
Je pris le temps qu'il fallu pour la faire me découvrir, comprendre qui j'étais et ce qui se cachait sous ces vêtements depuis tout ce temps. Elle n'avait pas peur et ça me réconforta dans mes actes, mes initiatives. Alors je baisais délicatement son cou, descendant sur son épaule, écoutant le doux son de sa voix, captant les images mentales de nous deux.
Notre souffle était court, lourd, presque haletant. Quand je me reculais, je voyais dans ses yeux des émotions vraies, fortes, sincères.

J'adorai la voir curieuse et si vraie. Lorsque je jouai avec son petit haut, elle m'autorisa à l'enlever. Lui et même tout le reste. Alors j'émis un petit sourire taquin.

-Ne me tente pas trop, beauté...

Si je m'écoutai, en un tour de bras elle se serait retrouvée sans rien, allongée sur le lit.
Alors je me débarrassais de ça, ainsi que de sous-vêtement, évitant de répondre à la question volontairement. Je la regardais, mes yeux ne quittant pas les siens, regardant sa gêne se dissimuler sous quelques traits de pudeur. Elle voulait mais n'osait pas. Je le sentais au fond de moi. Elle m'était offerte mais avec cette retenue ingénue qui me mettait en transe. Ce ne fut que quand je baissais la tête, découvrant de mes lèvres exquises le suc de sa peau, que l'attrapai à bras le corps, la serrant contre moi. L'un contre l'autre. Sentant sa chaleur, les battements de son cœur, les pulsations sous sa peau... Elle allait être mienne.

- Oui. Oui on peut la découvrir de jour en jour, à chaque fois différemment et l'aimer de plus en plus.

Comme moi je t'aime.
Je l'embrassai alors doucement avant de devenir un peu plus vorace. Maintenant qu'elle était là, comme ça, offerte, je ne pouvais me retenir. Saisissant ses cuisses, je me levais la tenant contre moi, sans effort, pour basculer sur la chambre se trouvant juste derrière. Tout était rangé parfaitement pour nous accueillir. Mais je ne pris gare à aucun détails, me concentrant sur elle.

En dix secondes à peine elle n'avait plus rien qui la couvrait mis à part sa petite culotte. Je savourai tout, avant de lui dire :

- Tu le fais ou je le fais... ?

J'attrapai ses mains, les portants à mes hanches, puis à la ceinture de mon pantalon. Je l'incitais à prendre toutes les initiatives qu'elle voulait, à me découvrir comme je la découvrais. Je voulais que ce moment soit mémorable pour nous deux.
Je jouais doucement avec le petit élastique de son sous-vêtement mignon, qui lui ressemblait totalement, hésitant à la toucher plus, voulant attiser son désir à elle aussi. Qu'elle n'ait aucune crainte, lui faisant comprendre que j'étais autant à elle qu'elle était à moi...

C'était elle. Seule. Pas une autre juste... Elle.
Renesmée me rendait fou.
Cette petite femme issue d'une lignée que je haïssais au plus profond de mon être, était la seule préoccupation dans ma vie. Mon tout.
Je la chérissais.
Dans mes bras je voulais qu'elle se perde à jamais. Qu'elle devienne dépendante et que jamais elle ne puisse ne serait-ce que avoir l'idée de me quitter.
Définitivement : je l'aimais.

Ma vie à La Push n'était rien sans elle.
Je l'avais compris, je le remarquais et plus encore maintenant. Je la trouvais plus belle que jamais, plus enivrante que les premiers jours et ses yeux clairs me firent comprendre que j'étais tout aussi un bonbon à ses yeux que elle aux miens.
-Plus de permission, je me sers.
Je n'en pouvais plus. Mon coeur tambourinait, mon sang pulsait, jusqu'à ma peau qui brûlait. Mon corps me faisait mal d'une douleur que je ne connaissais pas : l'amour. Je le ressentais et ma bête intérieure aussi. Nessie allait être mienne, je ne pouvais pas faire marche arrière. Je ne le ferai jamais.

Elle me délivrait des messages, de son corps comme de sa bouche, aussi enivrant les uns que les autres. Elle me dominait et pourtant, je la sentais fragile.
J'adorais ça !
Je l'embrassais, l'observais, la comprenais... Tous nos sens étaient en éveil. Ce moment durait et j'avais envie qu'il dure un peu plus encore. C'était maintenant qu'on se lierait à jamais, dans la complicité et l'intimité de cette chambre.
-On peut toujours s'aimer plus et... Nous n'avons pas fini.
Je sous-entendais enfin mes sentiments. Je savais qu'elle n'avait pas besoin des mots mais j'avais peut être besoin d'en dire une partie. Le reste elle le voyait de ses yeux.

J'aimais sa timidité et ses mains maladroites. Je la laissais faire un peu, mais l'aidais bien vite pour ne pas casser le rythme langoureux que nous nous imposions.
Je n'avais pas envie de parler plus, de rompre cet écrin d'amour. J'avais la nuit devant moi et elle pouvait aisément le comprendre. Toutes les images étaient dorénavant siennes.
N'hésite pas à me dire ce que tu souhaites... Je te guiderai.
Et c'était un fait, pour l’Éternité.

Il se passa quelques minutes, peut être plus, avant que l'entièreté de nos vêtements ne soient sur le sol, loin de nous gêner. Mes lèvres décrivaient l'entièreté de ses courbes, et je profitais, dans une lenteur exquise, de tout ce qu'elle m'offrait. J'avais envie de la dévorer mais je fis durer le plaisir. Tout ce qu'elle pouvait vouloir je le lui donnais. Tout ce qu'elle pouvait imaginer, elle l'avait.
A chaque seconde, chaque minute, je pris soin d'elle. Je la protégeais, de moi-même également. Je ne voulais ni peine ni douleur. Habituer ses sens, son touché et son corps à ma propre morphologie. Que nous nous complétions sans l'ombre d'un doute.
Pour toute la nuit.
Pour toute la Vie.

~

Il se passa plusieurs heures, peut être était-ce même presque le levé du soleil quand nous nous essoufflâmes ? Je n'en savais rien et je ne voulais rien savoir. Je profitais de ce nouvel amour, de cette tendresse que je lui avais donné et que j'avais reçu. Je voulais qu'elle soit là quand j'ouvrirai les yeux le matin et quand je les fermerai le soir. Ici, la vie ne sera plus pareille et elle ne nous fera pas de cadeau, mais nous sommes deux. Indestructibles.
-Sois là. Là, pour le reste de ma vie, Princesse.
Elle était à moi.
C'était ma Princesse.