Il venait d'arriver dans la région, dans le pays même, et son but était de ne jamais rester trop longtemps au même endroit. Une stratégie imparable, selon lui. Qui pouvait le retrouver s'il ne laissait pas de trace ? Alors il avait décidé d'explorer, de prendre le temps, de faire du tourisme. D'apaiser son âme tourmentée. De guérir ses blessures amères.

Il s'était décidé pour Volterra en premier. Une destination étrange. Une ville dangereuse. Mais une attraction historique remarquable. Toutes les légendes contées par son ami Mikuláš, il voulait les voir de ses propres yeux. Il voulait expérimenter, découvrir, espionner, comprendre. Mais le tout en étant discret. Il n'était pas question de s'attirer des ennuis, après tout.

Sa première destination, pour se fondre dans la marée de visages humains indissociables formant la population mondiale, fut le parc archéologique. Il avait toujours été fasciné par l'Histoire, cela semblait donc logique. Un touriste parmi tant d'autres, cherchant à en savoir plus sur le passé, ou voulant faire de bonnes photos. Après tout, qui pouvait lire dans ses pensées pour apprendre ses intentions véritables ?

Les ruines étaient à la fois impressionnantes et décevantes. Des ruines habituelles. Pas de quoi fouetter un chat. Il se promena tranquillement, essayant de ressentir les particularités de cet endroit, cherchant les ondes du passé. Sans grand succès, malheureusement. Mais il se sentait suivi, également. Et cela le rendait nerveux. Il dépassa un des splendiiides bâtiments en pierre avant de tourner abruptement et d'attendre l'arrivée de son ombre.

« Qui est là ? Montrez-vous... » Sa voix était basse, sourde, peu perceptible, mais en même temps dégageant une impression de pouvoir, de menace. L'un des avantages à être une créature surnaturelle, sans doute...

Des jours que je n'avais pas vu Alec, que j'avais rencontré des vampires végétariens et depuis plus rien, enfin plus rien depuis mon attaque par un loup garou en tout cas. Depuis, effectivement, ma vie me semblait bien morne, mais c'était reposant quand même. J'avais pris le reste du week-end pour me reposer avant de repartir à l'attaque des cours et de la vie normale, d'une humaine normale. J'avais décidé de me rendre jusqu'à Volterra au parc archéologique. Au niveau artistique on été gâté la bas. C'était pas très loin et puis bon j'avais du temps devant moi, alors autant en profiter.

Une fois sur place, je profitais du soleil sur les pierres s'était grandiose. Heureusement j'avais pris mon calepin et quelques crayons pour des croquis. J'étais resté un peu devant un tas de pierre qui devait jadis contenir une chapelle, avant de reprendre mon chemin autour des ruines. Un homme devant moi m'interpella; il voulait savoir qui était présent, que je me montre. Enfin j'en conclus qu'il me parlait lorsqu'en tournant la tête dans tous les sens, je ne voyais personne d'autres aux alentours.

- Eu... je me promène, je veux juste regarder.

Je tremble comme une feuille. J'ai pas pour habitude qu'on me parle comme ça ein.

Il s'était attendu à tout, en parlant ainsi dans un lieu isolé, en étant conscient d'être suivi sans aucun doute. Mais certainement pas à la petite humaine tremblante qui se dévoilait devant lui. Il haussa un sourcil. Alors, c'était elle qui le suivait ? Mais pourquoi donc ? Et pourquoi son odeur lui paraissait-il familière ?

Néanmoins il n'allait pas se laisser démonter par cette découverte. La petite humaine l'avait suivi dans les ruines. Et il comptait bien avoir des réponses.

« Pourquoi est-ce que vous me suivez depuis tout à l'heure ? »

Il inclina la tête sur le côté, comme pour illustrer son interrogation. Et pourquoi diable cette odeur d'humaine semblait-elle si familière ? Il y avait du louche là-dessous. Tellement louche que c'en était bizarre.

- Vous suivre ? Je vous suis pas, pas du tout: Je veux juste regarder, y a pas de ruine dans les environs, mais c'est les plus connus. Je... je me suis dit que ça m'inspirerais peut-être pour mes dessins. Et j'ai bien fait, c'est magnifique!

J'ignorais sur qui j'étais tombé. Je n'ai jamais voulu suivre personne. Peut-être l'ai-je fait inconsciemment parce qu'il est celui qui m'a agressé il y a quelques jours de celà, mais comment aurais-je puis le savoir ? Son regard tout à l'heure à l'entrée, sa façon de marcher, son odeur ? Je n'ai pas le flair pour ça, je suis pas un chien de chasse, je suis pas chasseur tout court.

- Je vais vous laisser, je suis désolée, ça n'a jamais été dans mes intentions de vous suivre.

Je fais demi-tour, prête à décamper. Je ne tiens pas à me faire lyncher, simplement parce que j'ai voulu me promener.